ODD : LE CAC40 SE MOBILISE… DOUCEMENT

 

Sur les 40 entreprises du CAC40, 11 seulement évoquent les Objectifs de développement durable (ODD) et leur propre contribution dans leur document de référence 2016. 21 n’en font même pas mention. Le cabinet B&L évolution, auteur de l’étude, les incite entreprises à se tourner rapidement vers ce levier de RSE, mais aussi de business.

Un an tout juste après l’adoption de l’Agenda 2030 et des 17 Objectifs de développement durable (ODD) par l’ONU, où en sont les grandes entreprises françaises dans leur prise en compte? À l’état embryonnaire, au vu de l’étude publiée par le cabinet B&L évolution.

ODD : les entreprises se mobilisent !

168 MILLIONS D’ENFANTS AU TRAVAIL DANS LE MONDE

 

168 MILLIONS D’ENFANTS AU TRAVAIL DANS LE MONDE

Dans les champs, dans les mines ou l’industrie, ce sont encore des millions d’enfants, 168 selon l’OIT, qui travaillent, dans des conditions souvent dangereuses, au lieu d’aller à l’école. Un fléau qui doit être combattu par les gouvernements, mais aussi les entreprises, qui peuvent être exposées via des chaînes d’approvisionnement de plus en plus complexes.
168 millions d’enfants travaillent dans le monde, notamment dans le secteur agricole, minier et industriel, selon l’OIT.
BIG / Novethic
“Il est inacceptable de trouver encore aujourd’hui 168 millions d’enfants au travail dans le monde, dont 85 millions font un travail dangereux”, a rappelé Guy Ryder, le directeur de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le 12 juin dernier, à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants. Et ce alors même que la Convention 138 concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi, de 1973, a été ratifiée par 168 États membres et que la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants, de 1999, est proche de la ratification universelle.

“Dire que le travail des enfants n’a pas sa place dans des marchés bien organisés et bien réglementés est une évidence. Pourtant, aujourd’hui le travail des enfants reste répandu dans les chaines d’approvisionnement”, a-t-il ajouté, appelant à la mise en place de partenariats associant les pouvoirs publics, les entreprises et les organisations d’employeurs et de travailleurs.

Même si le travail des enfants a baissé d’un tiers depuis dix ans, c’est encore près d’un enfant sur 10 dans le monde qui est aujourd’hui au travail. Une situation inacceptable.

Tous les secteurs peuvent être concernés

Ces enfants sont employés dans l’agriculture à plus de 70%, dans les mines, dans les usines mais aussi dans le tourisme. “Le travail des enfants est présent dans de nombreuses professions, en particulier dans l’économie rurale et informelle et dans les domaines où la gouvernance du marché du travail, les syndicats et les organisations d’employeurs sont souvent fragiles ou inexistants ainsi que dans ceux où les inspecteurs du travail n’ont pas la capacité d’intervenir. Dans les chaines de production, le travail des enfants peut intervenir dans de petits ateliers ou à domicile, ce qui le rend difficile à déceler et à combattre. Si de nombreux enfants sont susceptibles d’être astreints au travail dans la production de produits ou de services faisant l’objet d’échanges sur les marchés internationaux, un nombre beaucoup plus élevé d’entre eux travaillent à la production d’articles destinés à la consommation nationale”, précise l’OIT.

Les grandes entreprises peuvent être exposées au travail des enfants via leur chaîne d’approvisionnement. Régulièrement, des entreprises, voire des secteurs entiers, sont pointées du doigt. Dernier exemple en date : le secteur automobile. En juillet dernier, le quotidien britannique The Guardian révélait ainsi que des fournisseurs de peinture ayant pour clients des marques comme BMW, Vauxhall ou Audi s’approvisionnaient dans des mines indiennes illégales, où le travail des enfants est monnaie courante, pour se fournir en mica, un minéral utilisé pour créer un effet de miroitement. Des révélations qui ont poussé les constructeurs concernés à lancer des enquêtes plus poussées chez leurs fournisseurs, précisant que leur code de conduite interdit le travail des enfants dans leur chaine d’approvisionnement.

Les normes actuelles sont insuffisantes

Mais il faut aussi savoir que le travail des enfants ne concerne pas seulement les pays en développement, comme le montrait récemment un rapport de l’ONG Human Right Watch sur l’industrie américaine du tabac. “Dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, les entreprises dépendent souvent de chaines d’approvisionnement complexes. Les matières premières peuvent être produites dans plusieurs pays, transformées ou assemblées en produits finis dans un autre et consommées dans différents marchés à travers le monde. Les enfants peuvent être exploités à tous les stades de la chaîne d’approvisionnement, mais, le plus souvent, ils le sont en début de chaîne de production”, souligne l’ONG.

Pour Human Right Watch, les normes internationales actuelles, la plupart non contraignantes, restent insuffisantes pour éradiquer ce fléau. “Lorsque les normes sont volontaires, certaines entreprises les prennent au sérieux, mais d’autres les ignorent purement et simplement, même si la vie et la sécurité des enfants et d’autres travailleurs sont en jeu. Les gouvernements devraient imposer aux entreprises des obligations contre le travail des enfants et les violations des droits de l’homme dans le cadre de leurs chaines d’approvisionnement”, conclu Jo Becker, directrice de plaidoyer à la division Droits des enfants de HRW.

http://www.novethic.fr/empreinte-sociale/droits-humains/isr-rse/168-millions-d-enfants-au-travail-dans-le-monde-144008.html