Peut-on estimer le rendement de l’investissement social ? France Stratégie

Peut-on estimer le rendement de l’investissement social ?

Apparue à la fin des années 1990, la notion d’investissement social a gagné du terrain au point d’inspirer aujourd’hui les orientations de la Commission européenne en matière de politiques sociales. Elle se veut une réponse aux nouveaux risques sociaux nés des évolutions sociétales — monoparentalité, parcours professionnels heurtés, dépendance, etc.
Il s’agit d’intervenir en amont pour armer les individus en les dotant en compétences et en capacités d’agir. Les mesures de compensation font place aux mesures de prévention, avec cette idée centrale que la dépense sociale engagée aujourd’hui rapportera à l’avenir. Pour l’État-providence, c’est une révolution copernicienne : soudain les dépenses sociales ne sont plus des charges mais un investissement, dont on peut même concevoir le rendement.
Une telle démarche ne peut conquérir sa crédibilité que si elle parvient à apporter la preuve de ces retours sur investissement. Or une telle démonstration suppose un changement radical d’approche par rapport aux travaux empiriques aujourd’hui disponibles. Dans un premier temps, il faut chercher à mesurer les effets des politiques concernées, en mobilisant les évaluations d’impact des politiques sociales dans tous les domaines.
Dans un second temps, les résultats de ces évaluations peuvent alimenter des modèles économiques liant les coûts et la dépense sociale aux bénéfices ainsi identifiés de façon robuste. Pour y parvenir, il faut améliorer les données disponibles sur le coût des investissements sociaux mais aussi trouver la valeur monétaire des effets induits par l’investissement social — la valeur de gains de performances scolaires, par exemple — avec toute la difficulté que cela suppose.

http://www.strategie.gouv.fr/publications/estimer-rendement-de-linvestissement-social

http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/na-52-investissement-social-ok.pdf

Le Conseil d’orientation pour l’emploi a adopté le premier tome d’un rapport intitulé « Automatisation, numérisation et emploi »

Si les révolutions technologiques successives se sont accompagnées jusqu’à présent d’un développement de l’emploi, l’automatisation et la numérisation – des technologies interdépendantes qui se déploient avec des effets démultiplicateurs au-delà de la stricte production de biens et services – alimentent des peurs autour d’un « futur sans emploi ».

Des études récentes ont estimé qu’une part massive des emplois existants pourrait être menacée de disparition.

Le Conseil a voulu aborder cette question centrale pour l’économie et pour notre pacte social, pour éclairer le débat public et la décision publique.

Alors que les études existantes se focalisent uniquement sur les « destructions d’emplois », le Conseil a voulu approfondir l’analyse et embrasser l’ensemble des défis mais aussi des opportunités de la révolution technologique en cours. Dans ce premier tome, il analyse les effets possibles du progrès technologique sur le volume de l’emploi (en termes de disparitions mais aussi de créations), mais aussi les effets sur la structure de l’emploi (quels sont les métiers et les secteurs les plus concernés ? comment les métiers sont-ils appelés à évoluer ? quels types de compétences seront à l’avenir les plus recherchées ?) et sa localisation, à la fois à l’échelle nationale (quelles pourraient être les zones d’emploi les plus concernées ?) et internationale (les technologies pourraient-elles favoriser un mouvement de relocalisation des emplois en France ?).

Le Conseil publie notamment les résultats d’une étude sur l’exposition des salariés français à l’automatisation. Cette étude, réalisée au sein du Secrétariat général, conclut que moins de 10% des emplois cumulent des vulnérabilités qui pourraient en menacer l’existence dans un contexte d’automatisation et que la moitié des emplois existants pourrait voir son contenu notablement ou profondément transformé.

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http://www.coe.gouv.fr/IMG/pdf/COE_170110_Rapport_Automatisation_numerisation_et_emploi_Tome_1.pdfet la synthèse
Télécharger la synthèse

http://www.coe.gouv.fr/IMG/pdf/COE_170110_Synthese_du_rapport_Automatisation_numerisation_et_emploi_Tome_1.pdf

 

Un Capital emploi formation pour tous

Comment rendre notre système de formation à la fois plus efficace et plus lisible pour les individus ?Comment faire en sorte qu’il remplisse enfin son rôle et soit adapté aux mutations de notre marché du travail ?

l’Institut Montaigne propose un nouveau dispositif, centré sur l’individu, et permettant de renforcer les garanties qui lui sont octroyées

Même avec l’entrée en vigueur du Compte personnel d’activité (CPA) au 1er janvier 2017 suite à la loi Travail, l’interrogation demeure. Au-delà des droits théoriques promis par un dispositif toujours aussi complexe, quels bénéfices concrets chaque individu est-il en droit d’en attendre aux moments clés de sa vie professionnelle ?

Si la révolution numérique, mutation majeure de notre marché du travail, impose de fait une plus grande flexibilité en matière de gestion des ressources humaines, elle doit en contrepartie s’accompagner de nouveaux droits concrets en matière de sécurisation des parcours professionnels.

C’est pourquoi l’Institut Montaigne propose un nouveau dispositif, centré sur l’individu, et permettant de renforcer les garanties qui lui sont octroyées, notamment en termes d’accompagnement, afin de sécuriser leur parcours professionnel en toute autonomie.
http://www.institutmontaigne.org/fr/publications/un-capital-emploi-formation-pour-tous?utm_source=Newsletter+générale&utm_campaign=a3eeba3ada-EMAIL_CAMPAIGN_2017_01_12&utm_medium=email&utm_term=0_700e2510d8-a3eeba3ada-261264661

Le compte personnel d’activité, de l’utopie au concret | France Stratégie

Le rapport examine les objectifs et les principes du compte personnel d’activité et dessine plusieurs scénarios pour sa mise en œuvre. Ce nouveau dispositif doit réunir sous un même compte l’ensemble des droits sociaux utiles à chacun pour sécuriser son parcours professionnel.

La protection des actifs est née des métiers. Elle s’est développée sur la base du salariat, dans le cadre d’appartenances professionnelles stables et définies. Progressivement, elle s’est orientée vers la solidarité. Sans dénier son caractère collectif, il s’agit maintenant de l’organiser autour de la personne.
Cette transformation ambitieuse a été pensée de longue date. Les bases en ont été posées voici un quart de siècle, lorsqu’il est apparu que dans un monde de mobilités professionnelles, les trajectoires individuelles ne pourraient plus être bornées par l’appartenance à tel ou tel statut, de même que l’entreprise ne pourrait pas durablement constituer le pivot exclusif de la formation professionnelle.

Une à une, des réformes sont venues paver le chemin d’une transition vers un système de droits universels, portables et personnalisés. Il en a été ainsi, notamment, avec la généralisation de l’assurance maladie, l’individualisation des droits à la formation, et le caractère rechargeable des indemnités chômage. Bien que cohérentes entre elles, ces réformes partielles n’ont jusqu’à présent pas fait système, elles n’ont pas débouché sur un nouveau mode d’exercice des droits sociaux.
Le temps est aujourd’hui venu de franchir le pas. Parce que, d’abord, le caractère incomplet de la mutation engagée en restreint les effets pour ceux-là mêmes qui devraient en bénéficier. Parce que, ensuite, l’enchevêtrement d’une logique professionnelle, d’une logique universelle et d’une logique individuelle est source d’illisibilité. Mais aussi du fait que deux évolutions de notre marché du travail appellent sans délai des réponses d’ampleur.

Rapport – Le compte personnel d’activité, de l’utopie au concret (PDF – 3.1 Mo )
Dossier de présentation – Le compte personnel d’activité, de l’utopie au concret (PDF – 1.15 Mo )

Révolution numérique : les métiers les plus menacés

 

Moins de 10 % des emplois sont menacés par la robotique, l’intelligence artificielle et les technologies liées à Internet. Mais près de un sur deux a de fortes chances d’être transformé, prévient le Conseil d’orientation pour l’emploi.

Robotique, intelligence artificielle, Internet des objets ou encore Big Data : le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) se jette à son tour dans le difficile exercice consistant à évaluer l’impact de ces technologies très en vogue sur le marché du travail. Combien de destructions d’emplois ? D’emplois maintenus mais dont le contenu va évoluer ? Quels sont les métiers promis à disparaître ou à muter ?
A ces questions, le COE, organisme de réflexion placé sous l’autorité du Premier ministre, répond de manière plutôt rassurante : moins de 10 % des emplois sont « exposés » parce qu’ils « cumulent de manière importante des caractéristiques qui les rendent vulnérables ».
Comme l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auparavant, qui arrivait au chiffre de 9 %, le COE écarte donc le scénario noir qui verrait des hordes de robots ou de logiciels balayer les humains sur leur lieu de travail. « Seule une faible part des emplois a un indice d’automatisation élevé », résume-t-il, même si ces « moins de 10 % » représentent tout de même 1,49 million d’emplois, là où une extrapolation du pourcentage de l’OCDE à la population active aboutit à 2,6 millions.

Près d’un emploi sur deux est susceptible de voir son contenu évoluer
Cette différence démontre la difficulté à bien appréhender le phénomène. Si l’on s’en tient à l’étude du COE, qui descend plus loin dans l’analyse, les métiers les plus concernés, parce que les plus représentés en volume, sont divers, pour beaucoup peu qualifiés et manuels. Dans le trio de tête du peloton, on retrouve les agents d’entretien (320.215), les ouvriers qualifiés des industries de process (95.545) ou encore les ouvriers non qualifiés de la manutention (86.000).
Pour arriver à ce chiffre, le COE a exploité les données tirées de la dernière enquête de la Dares (ministère du Travail) sur les conditions de travail, mais en cherchant à aller plus loin que toutes les études précédentes. En plus d’une estimation des emplois « exposés » et d’une déclinaison par métiers, son étude a mesuré la proportion des emplois touchés par métier.

En savoir plus sur :
http://www.coe.gouv.fr

http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0211673701154-revolution-numerique-moins-de-10-des-emplois-sont-menaces-en-france-2056485.php#xtor=CS1-33#0cBQyHKFys1t3qpa.99

image: http://www.lesechos.fr/medias/2017/01/12/2056485_revolution-numerique-les-metiers-les-plus-menaces-web-tete-0211681444426.jpg

Chômage : le problème des dix prochaines années ce n’est pas les délocalisations ou l’immigration mais les robots !

  • Quand les politiques nous parlent de chômage, ils évoquent en fonction de leur obédiences l’immigration ou/et la délocalisation et en éradiquant l’un ou/et l’autre, ils promettent le plein emploi. Grave erreur. La véritable menace est le chômage technologique causé par l’automatisation.
    Chaque année nous assistons à de nouveaux bonds spectaculaires en matière d’IA et de robotique, et si jusqu’à présent la technologie a pu être considérée comme un moteur de progrès, elle est aujourd’hui une réelle menace pour l’emploi de plusieurs millions de personnes. Stephen Hawking, mais aussi de nombreux économistes, ont commencé à tirer la sonnette d’alarme sur le remplacement des emplois humains par des moyens d’automatisation de plus en plus sophistiqués. Dans un article publié dans The Guardian, Hawking précise que « l’automatisation des usines a déjà décimé les emplois dans l’industrie manufacturière traditionnelle, et le développement de l’intelligence artificielle est susceptible d’étendre cette destruction d’emplois dans les classes moyennes. » Même si les économistes soulignent que la mondialisation est partiellement responsable du chômage, l’impact de l’automatisation aura un effet plus important et beaucoup plus dévastateur sur la main-d’œuvre.
    Certains prétendent que la situation n’est pas si grave. Elon Musk par exemple soutient que l’automatisation conduira à la mise en œuvre du revenu universel de base. Il voit cela comme une opportunité. « Les gens auront le temps de faire d’autres choses, des choses plus intéressantes, et surtout ils auront plus de temps libre. » Parallèlement, Marc Andreesen , un investisseur dans les NT souligne que la plupart d’entre nous exerce des emplois qui n’existaient pas il y a 100 ans, et qu’il en sera de même dans 100 ans. Stefan Hajkowicz lui, dans un article paru dans The Conversation, fait remarquer que l’automatisation peut aussi servir à compléter les compétences humaines. « Les feuilles de calcul ne tuent pas les emplois de comptabilité. Au contraire, les comptables intelligents ont appris à utiliser des feuilles de calcul pour devenir plus productifs et plus employables. »
    C’est vrai. Mais les experts pensent aussi que cette révolution industrielle sera très différente.
    Jusqu’à présent, les machines pouvaient seulement faire des travaux répétitifs et formels, et cela avait déjà détruit des millions d’emplois ouvriers à travers le monde. Mais les ordinateurs apprennent rapidement aussi à faire le travail des cols blancs. Alors que va-t-il se passer quand ces robots qui sont en train d’apprendre à imiter l’esprit humain vont être opérationnels ? A ce moment-là, même les emplois fondés sur la connaissance, la créativité ou le service finiront par être occupés par des robots. Journalistes, médecins, avocats, voire artistes : plus personne ne sera à l’abri.
    Suite article de Sophie LACOUR
    Directrice générale Advanced Tourism
    https://www.linkedin.com/pulse/ch%C3%B4mage-le-probl%C3%A8me-des-dix-prochaines-ann%C3%A9es-ce-nest-sophie-lacour

La course aux obligations vertes n’est pas indemne de green-washing

 

La France lance le 3 janvier sa première obligation verte, après la Pologne en décembre. L’absence de standard international pose question à la Commission européenne.

La France annoncera mardi 3 janvier le cadre de la première obligation verte de l’État français. « À la différence des autres obligations émises par l’AFT, ce « green bond » à la française engage l’État à un travail d’identification des dépenses en faveur de la transition énergétique et écologique, et à un reporting des dépenses et investissements qui seront ainsi financés » précise le ministère de l’Ecologie.
Un marché balbutiant
Selon une étude publiée en novembre par la Commission européenne, le marché des obligations vertes devrait représenter un marché total de 41 milliards de dollars en 2015, mais pourrait doubler en 2016. Pour l’instant, l’essentiel du marché est poussé par les organisations internationales comme les banques de développement type banque mondiale, banque européenne de développement etc, les entreprises, les banques mais aussi les collectivités locales.

http://ec.europa.eu/environment/enveco/pdf/potential-green-bond.pdf