Chiffrement et lutte contre le terrorisme : attention à ne pas se tromper de cible

 

Chiffrement et lutte contre le terrorisme : attention à ne pas se tromper de cible

Le chiffrement est une méthode qui consiste à protéger des données ou des communications en les rendant illisibles de l’extérieur et déverrouillables par une clé. Accusé de faciliter la propagande et la préparation d’actes terroristes, certaines voix au sein du gouvernement français plaident en faveur d’une initiative européenne visant à sa limitation. Attention, toutefois, à ne pas céder à des solutions de facilité qui pourraient avoir des conséquences graves et non anticipées. Limiter les moyens de chiffrement ou instaurer des « portes dérobées » pour permettre aux forces de l’ordre d’accéder aux données chiffrées de nos applications affaiblirait la sécurité des systèmes d’information dans leur ensemble tout en ayant une efficacité limitée. L’urgence de la situation ne doit pas nous conduire à sous-estimer ces risques, ni à faire l’impasse d’un débat sur les implications politiques, sociales et économiques d’une limitation du chiffrement.

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Tribune – « Chiffrement et lutte contre le terrorisme : attention à ne pas se tromper de cible »

 

Transformation numérique des PME

 

Transformation numérique des PME :

“Les PME représentent 99% des entreprises françaises. Assurer leur transition numérique, c’est assurer l’avenir de notre économie”

Après la remise de ses travaux à Axelle Lemaire et Martine Pinville, le Conseil national du numérique annonce le lancement d’une phase de co-construction
En mars dernier, le Gouvernement – Emmanuel MACRON, Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique ; Matthias FEKL, Secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur ; Martine PINVILLE, Secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire et Axelle LEMAIRE, Secrétaire d’État chargée du numérique – a chargé le Conseil d’élaborer d’ici octobre 2016 un plan d’action national pour la transition numérique des PME, en collaboration avec la Direction générale des Entreprises (DGE) et l’ensemble des partenaires de la transition numérique des PME. Le Conseil national du numérique a remis à Axelle LEMAIRE et Martine PINVILLE les résultats de ses premiers travaux.

Le constat est alarmant : seules 15,8% des PME françaises, hors microentreprises, vendent en ligne en 2015, ce qui place la France au 13ème rang des pays européens. Ce retard, dommageable pour notre économie, entraîne des pertes de marché considérables et laisse de nombreuses opportunités de croissance inexploitées.

Pour Mounir MAHJOUBI, Président du CNNum : “Les PME représentent 99% des entreprises françaises. Assurer leur transition numérique, c’est assurer l’avenir de notre économie. Alors qu’elles sont des vecteurs majeurs de croissance, les PME ont trop souvent été oubliées, délaissées par les politiques publiques.”
Pour concevoir ce plan d’action, le Conseil a adopté une démarche innovante. D’abord par son périmètre, limité à un aspect spécifique de la transformation numérique des PME : le commerce connecté, qui consiste à mieux vendre grâce au numérique. “Trop souvent, on a exhorté les PME à se transformer sans toujours leur montrer le chemin.

Lien vers la page PME du CNNum : http://cnnumerique.fr/pme/
Lien vers la page de la remise PME : http://cnnumerique.fr/saisine-pme-retour-sur-la-journee-du-27-juillet-2016/

25 ans d’évolution de l’emploi : les 5 mutations majeures

25 ans d’évolution de l’emploi : les 5 mutations majeures

Aujourd’hui, les 5 mutations majeures en 25 ans d’évolution de l’emploi
Via La Tribune et Xerfi Canal
Il faut prendre du recul, beaucoup de recul. En réalité, il faut 25 ans pour se rendre compte des mutations profondes du marché du travail français. Premier constat : l’emploi s’est d’abord beaucoup féminisé : le nombre de femmes en emploi a progressé d’environ 2,8 millions sur la période pour seulement une hausse de 624.000 pour les hommes. Le « gap » est énorme avec un rapport de 1 à 4,5. Si bien qu’aujourd’hui plus de 48% des emplois sont occupés par des femmes : la parité n’est donc plus très loin et deux courbes se rapprochent : celle des taux d’emplois (qui rapporte le nombre de personnes en emplois sur la population en âge de travailler, grosso modo les 15 à 64 ans). La courbe des femmes monte et à près de 61%, jamais elle n’a été aussi haute. Pour les hommes, elle descend à 67,7%. Jamais depuis le début de la série (c’est à dire 1975), elle n’est descendue aussi bas. Jamais, non plus, depuis le début de la série, l’écart hommes-femmes n’a été aussi réduit : 6,8 points.
En 1975, un écart était supérieur à 31 points !
C’est une transformation sociale majeure. C’est le résultat de la nécessité d’un double salaire à l’ère de la consommation de masse, de la marchandisation des tâches domestiques qui a été la clé de l’accès aux femmes à des postes plus élevés, de la volonté d’une plus forte reconnaissance sociale des femmes et de leur plus forte autonomie financière. La féminisation va de pair avec un deuxième bouleversement, la montée de la tertiarisation des emplois.
Sur les 25 dernières années, l’industrie a détruit 1,4 million d’emplois (en partie liée à l’externalisation), l’agriculture près de 500.000, la construction est restée stable, le tertiaire en a gagné 5,3 millions. L’industrie, l’agriculture, le BTP sont très masculinisés : près de 8 emplois sur 10 sont occupés par des hommes alors que les femmes sont majoritaires dans le tertiaire.
L’élévation du niveau général de formation de la population
C’est bien entendu la conséquence de l’effort appuyé dans le système éducatif, notamment le supérieur. Si bien qu’aujourd’hui la proportion de personnes en emploi, dotée d’un niveau de diplôme équivalent au bac ou supérieur, est passée de 30 à 60% en 25 ans et seule une minorité des emplois occupés (à peine plus de 10%) le sont par des personnes sans diplôme.
Attention, le niveau des emplois n’a pas suivi. Des personnes hautement qualifiées (bien souvent des jeunes) sont contraintes d’accepter des emplois en dessous de leur compétence chassant par là même les employés qui les occupaient traditionnellement et dont le point de chute est bien souvent Pôle Emploi. Une autre transformation majeure concerne le statut de l’emploi avec une grande rupture, celle de la montée du salariat. Il y a 25 ans, la salarisation complète de la société était une thèse largement partagée. Or la part du salariat tend à diminuer depuis le début des années 2000.
La précarisation du salariat
C’est la conséquence de l’épuisement de la baisse de l’emploi indépendant traditionnel (agriculteurs, artisans, commerçants, professions libérales) mais aussi des nouvelles modalités de travail indépendant ultra-flexible (avec notamment la création du statut d’autoentrepreneur en 2009) le plus souvent en sous-traitance des entreprises. La précarisation du salariat est une autre tendance forte. C’est d’abord la montée du temps partiel : qui concerne aujourd’hui près d’un salarié sur 5 contre 12% au début des années 90. Un temps partiel, qui dans bien des cas est plus subi que choisi. Autre signe, les CDD, l’intérim prennent une place croissance, même si les CDI restent ultra-majoritaires avec environ 88% du stock de l’emploi salarié. Mais c’est une baisse de 4 points sur 25 ans, contre une progression de 2,5 points pour les CDD et de 1,5 point pour l’emploi intérimaire.
Féminisation, tertiarisation, élévation du niveau de qualification, rupture dans la progression séculaire du salariat, et précarisation forment les 5 grandes mutations du marché du travail des 25 dernières années.
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