RESPONSABILITÉ NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES 2. ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX

Dans un avis adopté le 14 avril, la #Plateforme RSE s’est intéressée aux retombées #environnementales et #sociales du #numérique. Elle propose un ensemble de vingt-deux recommandations, à destination de l’ensemble des parties prenantes de la responsabilité numérique des entreprises (RNE). Ces recommandations visent à faire de la RNE un pilier de la RSE.

Le groupe de travail « Responsabilité numérique des entreprises », conduit par @Bettina Laville (Comité 21), @Ghislaine Hierso (4D – Les Petits Débrouillards) et @Geoffroy de Vienne (CFTC), a mené dix-huit auditions afin d’élaborer un diagnostic et des propositions. La Plateforme RSE a adopté un premier avis, le 6 juillet 2020 : « Responsabilité numérique des entreprises – 1. L’enjeu des données ». Un second avis a été adopté le 14 avril : « Responsabilité numérique des entreprises – 2. Enjeux environnementaux et sociaux ».

Alors que la prise de conscience des #impacts croissants du numérique grandit, son évolution interroge. La Plateforme RSE a donc consacré la notion de #RNE qui traite de ses #enjeux liés aux #données, à l’#environnement et aux #impactssociaux.

La massification des données et les évolutions numériques constantes transforment le paysage dans lequel évoluent les #entreprises. Les effets de la #transformation doivent être appréhendés avec #éthique et dans le respect de l’#environnement et des #droitshumains fondamentaux. 

La Plateforme RSE s’est attachée à cerner les enjeux de la #responsabilité #numérique des #entreprises, tout au long de la #chaîne de #valeur des #produits. Le numérique a des #impacts #environnementaux (émission de GES, consommation de ressources…) et #sociaux (organisation et conditions du travail, dialogue social …).

TÉLÉCHARGER L’AVIS DE LA PLATEFORME RSE – RESPONSABILITÉ NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES
2. ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX

Rapport mondial 2021 de l’ONU sur la mise en valeur des ressources en eau

Pour la #journéemondialedeleau, #valeur(s) ? de l’#eau l’ONU s’est lancée dans un calcul impossible : mesurer sa véritable valeur pour l’#humanité. Sous-estimer cette valeur en se contentant de l’aspect économique conduit à des #gaspillages et des #mauvais #usages.

Quelle est la valeur de l’eau sur #Terre ? Le rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau publié lundi 22 mars tente de nous faire comprendre l’inestimable valeur de l’#orbleu. La quantité d’eau est la même sur Terre depuis trois milliards d’années. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle “la planète bleue”. Mais 97% de ces quantités d’eau sont dans les #mers et les #océans, donc trop salée pour répondre à nos besoins comme boire, se laver, produire des biens ou irriguer nos champs. Sauf pour une dizaine de pays qui ont les moyens de dessaler de l’eau de mer.

Pour les autres, il faut donc compter sur les 3% restants (et encore, les deux tiers sont prisonniers dans nos calottes glaciaires). Notre or bleu correspond donc ce que l’on prélève dans nos nappes phréatiques, nos rivières et nos lacs. Mais aujourd’hui, les quantités ne se renouvellent pas aussi vite, avec le cycle naturel des pluies, que ce que l’on prélève, alors que d’immenses services sont en jeu.

#odd 6 #unesco

http://www.unesco.org/reports/wwdr/2021/fr

 

Labels RSE. Propositions pour des labels RSE sectoriels destinés aux TPE, PME et ETI

Labels RSE. Propositions pour des labels RSE sectoriels destinés aux TPE, PME et ETI

Pour établir un diagnostic sur les labels RSE, la plateforme RSE a privilégié une approche sectorielle, qui permet de prendre en compte avec pertinence les enjeux et problématiques spécifiques de différents secteurs d’activité. Cette auto-saisine s’appuie sur le bilan de l’expérimentation de labels RSE sectoriels, menée auprès de 18 fédérations professionnelles de mai 2018 à décembre 2019, et de manière plus générale sur l’évaluation des labels ou référentiels RSE existants au travers d’une trentaine d’auditions.

Sur la base des auditions et de l’expérimentation, la plateforme RSE a identifié les enjeux auxquels les porteurs de labels sont confrontés, ainsi que les attentes des parties prenantes en la matière. On constate, d’une part, le manque de reconnaissance et de valorisation de la part des donneurs d’ordres privés et publics et, d’autre part, des attentes des parties prenantes en matière de robustesse et de crédibilité des labels.

Face à ce constat d’une multiplication d’initiatives et de « labels RSE » et, en même temps, de la nécessité d’une massification de la RSE, la Plateforme RSE souligne la nécessité et l’urgence de s’emparer du sujet. Elle formule ainsi 24 recommandations adressées au gouvernement, aux entreprises, aux fédérations professionnelles et aux chercheurs, structurées autour des trois exigences des référentiels RSE : la nécessité de la robustesse de la démarche pour assurer une chaine de confiance (qualité du référentiel et du processus de labellisation) ; l’enjeu de la reconnaissance et de valorisation des labels RSE sectoriels ; enfin, le besoin d’une crédibilisation dans la durée et d’une généralisation de la démarche de labels RSE.

https://www.strategie.gouv.fr/publications/labels-rse-propositions-labels-rse-sectoriels-destines-aux-tpe-pme-eti

Labels RSE. Propositions pour des labels RSE sectoriels destinés aux TPE, PME et ETI

Les pays adoptent un cadre historique qui tient compte de la « #valeur » de la #nature

 

Les États membres des #NationsUnies ont adopté un nouveau cadre statistique qui tient compte des contributions de la nature pour mesurer la #prospérité économique et le #bienêtre humain. 

« Il s’agit d’une étape historique vers la #transformation de la façon dont nous considérons et apprécions la nature », ont déclaré les Nations Unies, António Guterres. « Nous ne laisserons plus, sans réagir, la destruction et la dégradation de l’environnement être considérées comme un #progrès #économique ».  

Le nouveau cadre statistique économique et environnemental a été adopté par les nations réunies au sein d des #NationsUnies, le plus haut organe de décision de l’Organisation en matière de normes statistiques internationales

Il devrait « remodeler » les décisions et les politiques en matière de #développementdurable et d’action #climatique. 

Appelé « Système de #comptabilité #économique et #environnementale – Comptabilité par #écosystème », le nouveau cadre garantira que le #capitalnaturel, tel que les #forêts, les #zoneshumides et autres #écosystèmes, soit reconnu dans les rapports économiques. 

Une avancée rapide par rapport au #PIB

#ODD #objectifsdedeveloppementdurable #biodiversité #climat

https://news.un.org/fr/story/2021/03/1091482

 

António Guterres : le rapport de l’ONU sur le climat est une « alerte rouge » pour la planète

António Guterres : le rapport de l’ONU sur le climat est une « alerte rouge » pour la planète

Les nations sont « loin d’être au niveau » de l’action nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique, souligne ce vendredi un rapport des Nations Unies sur l’action climatique, exhortant les pays à adopter des plans plus solides et plus ambitieux pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, et limiter la hausse des températures à 1,5 degré Celsius, d’ici la fin du siècle

Le rapport de synthèse initial sur les Contributions nationales déterminées (CDN) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) mesure les progrès des plans d’action nationaux sur le climat, à quelque mois de la 26ème session de la Conférence des parties (COP26) qui se tiendra en novembre à Glasgow

https://news.un.org/fr/story/2021/02/1090402

Le nouvel #indice de l’#ONU veut évaluer le #progrès des pays

#Mondedaujourdhui #Mondedaprès #Paix #Dignité #Egalité #PlanèteSaine #Lavenirquenousvoulons 

Le nouvel #indice de l’#ONU veut évaluer le #progrès des pays en prenant en compte les contraintes exercées par chaque pays sur la planète. A l’heure de l’#Anthropocène, écrit l’ONU, il est temps que les pays revoient leur modèle de progrès en fonction de la #pression dangereuse que font peser les #humains sur la #planète

 

#ODD #Objectisdedeveloppementdurable  #RSE #Indicedeveloppementhumain #IDH

United Nations  Banque Mondiale Programme des Nations Unies pour le Développement 

4D – Dossiers et Débats pour le Développement Durable 

Les Petits Débrouillards

PLANETHON365.org

#mondedaujoudhui #mondedaprès 

#ChaqueJourCompte Des #SOLUTIONS pour la planète.

L’association PLANETHON365, que je préside, souhaite soutenir et accompagner des #projets pour un #monde #solidaire et #écologique.

Un collectif a créé PLANETHON365 afin de mettre en avant des engagements de citoyens et citoyennes pour #préserver nos #ressources et #construire #ensemble l’avenir que nous voulons.

Associations et fondations, vous connaissez des solutions durables ? vous avez des projets ?

Contactez PLANETHON365 car #chaquejourcompte

contact@planethon365.org

https://lnkd.in/dDP5HHc

Ghislaine Hierso Yves Chevalier william perkins David REMONDEAU LE DOUARIN PIERRE Romain GIRARD-HAUTBOUT David Gruson

https://www.planethon365.org/

L’ONU modifie son classement de développement en incluant l’impact environnemental

#Mondedaujourdhui #Mondedaprès #Paix #Dignité #Egalité #PlanèteSaine #Lavenirquenousvoulons 

Le nouvel #indice de l’#ONU veut évaluer le #progrès des pays en prenant en compte les contraintes exercées par chaque pays sur la planète. A l’heure de l’#Anthropocène, écrit l’ONU, il est temps que les pays revoient leur modèle de progrès en fonction de la #pression dangereuse que font peser les #humains sur la #planète

L’ONU a publié un nouvel indice de développement humain (IDH) qui prend en compte l’impact sur la planète de chaque pays et qui, par conséquent, réduit considérablement le classement de certains des États les plus riches du monde dans ce classement annuel.
L’étude, préparée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ajoute à cette occasion des aspects tels que les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation des ressources naturelles à ceux habituels, comme l’espérance de vie, les années de éducation et revenu par habitant.
Selon le PNUD, l’objectif est de faire comprendre aux gouvernements que si des mesures décisives ne sont pas prises pour alléger la pression sur l’environnement, le progrès de l’humanité sera ralenti.
“Les humains ont plus de pouvoir que jamais sur la planète aujourd’hui. À la suite du COVID-19, des températures record et des inégalités croissantes, il est temps d’utiliser ce pouvoir pour redéfinir ce que nous entendons par progrès”, L’administrateur du PNUD, Achim Steiner, a déclaré dans un communiqué.
Le rapport conclut qu’aucun pays au monde n’a atteint un niveau de développement humain très élevé sans exercer «d’immenses pressions sur la planète», mais souligne que cette génération peut le faire si des mesures appropriées sont prises.
Avec les nouveaux indicateurs, la classification traditionnelle des pays en termes de développement humain subit un revirement majeur, puisque plusieurs des États qui, année après année, apparaissent aux premières places baissent de manière significative.
La Norvège – qui avec les paramètres des autres années occupe la première position – perd 15 places si les questions environnementales sont prises en compte, même si les baisses sont encore plus importantes.
Par exemple, ceux de l’Islande -qui était à la quatrième place et perd 26 pas-, de l’Australie -de 8 à 80- ou de Singapour -qui était 11e et perd 92 places-.
A noter également les revers dans d’autres pays à fort impact environnemental comme le Canada -40 positions en moins-, les États-Unis -45 en moins- et le Luxembourg -qui avec une baisse de 143 positions se place dans le caboose mondial.
Pendant ce temps, d’autres comme l’Espagne améliorent leur classement, qui est à la 25e place du classement habituel, mais gagne 11 places lors de l’ajustement des émissions et de l’utilisation des ressources naturelles.
Quelque chose de similaire se produit avec plusieurs des pays voisins comme la France, le Portugal et l’Italie, tous quelque peu derrière l’Espagne dans ce classement et qui s’améliorent également avec le nouveau classement.
Deux pays d’Amérique latine, le Costa Rica et le Panama, sont parmi les plus grands bénéficiaires des changements et grimpent de plus de trente places dans le classement, montrant selon le PNUD qu’il est possible de mettre moins de pression sur la planète.
En général, toute l’Amérique latine progresse sur la liste, étant donné que les baisses les plus importantes lorsque l’impact environnemental est pris en compte font partie du groupe des pays les plus avancés et la plupart des États de la région sont dans les étapes suivantes.
Comme les années précédentes, le PNUD souligne que les inégalités sont l’un des principaux problèmes en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Le rapport est basé sur des données de 2019 et ne prend donc pas en compte les effets de la pandémie de coronavirus, mais le PNUD prévient que l’IDH devrait baisser pour la première fois depuis qu’il a commencé à être produit en 1990.

#ODD #Objectisdedeveloppementdurable  #RSE #Indicedeveloppementhumain #IDH

United Nations  Banque Mondiale Programme des Nations Unies pour le Développement 

http://report.hdr.undp.org/fr/

La révolution du télétravail aura-t-elle lieu ?

« Y aura-t-il un accord de télétravail à Noël ? », se demandaient encore récemment les spécialistes du dialogue social. L’opération était, il est vrai, mal partie. Malgré tout, les organisations patronales (Medef, U2P, CPME) et syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO) ont réussi à boucler le 26 novembre un accord national interprofessionnel (ANI) qui clarifie le paysage.

L’ancien ANI de 2005 est toiletté, les grandes lignes des ordonnances Macron de 2017, qui simplifient le recours au télétravail occasionnel, sont conservées et le nouvel accord a le mérite de bien distinguer le télétravail de crise, contraint, du travail à distance « classique ».

Le double volontariat des employeurs et des salariés est maintenu : les premiers ne sont pas tenus de choisir cette organisation du travail, les seconds peuvent refuser de travailler à distance – sauf en cas de force majeure, comme une pandémie, lorsque l’entreprise décide de l’imposer – et ils ont évidemment tout loisir de revenir en arrière si cette modalité ne leur convient pas.

L’employeur est également tenu de prendre en charge les coûts découlant de l’exercice du télétravail, de mesurer la charge de travail, de déterminer qui est éligible au travail à distance…

Bref, rien de bien neuf sous le soleil, si ce n’est une insistance plus forte sur la nécessité de former le management à la gestion du travail à distance.

Un accord trop peu contraignant

Un compromis qui n’a « rien de révolutionnaire pour les salariés », de l’aveu même de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Mais les partenaires sociaux n’avaient pas forcément envie, faute d’accord, que le gouvernement reprenne la main comme il a pu le faire sur le dossier de l’assurance chômage.

Le nouvel ANI se veut donc un guide de bonnes pratiques, un cadre de négociation. Le pari est d’en faire un objet de dialogue social et jusque-là, tout le monde est d’accord. Qui, mieux qu’une direction et ses représentants du personnel, connaît les spécificités d’une entreprise pour fixer les règles ?

Le problème est que cet ANI n’est pas contraignant, ce qui en limite forcément la portée – c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la CGT ne s’y est pas déclarée favorable. Et affaiblir ce niveau de concertation revient à ce que les accords qui en découleront dépendent de la qualité du dialogue social de chaque entreprise.

D’expérience, compter sur la bonne volonté des entreprises pour réduire les inégalités femmes-hommes, encadrer les rémunérations exorbitantes a montré ses limites. Il est probable que l’expérimentation grandeur nature du télétravail pousse davantage d’entreprises à encadrer le travail à distance. Mais il est tout aussi possible que certaines, surtout parmi les plus petites, se contentent de chartes et autres documents unilatéraux, pauvres en contenu.

Dorénavant, c’est l’ANI de 2020, non contraignant, qui s’applique. Sur la prise en charge des coûts du télétravail, le nouvel accord est moins-disant que celui de 2005

Ce nouvel ANI promet aussi de belles arguties juridiques. Le principe de prise en charge des coûts, par exemple, a été très diversement interprété durant le confinement. Or le texte de l’accord comporte des dispositions assez floues. L’entreprise doit « prendre en charge les dépenses qui sont engagées par le salarié pour les besoins de son activité professionnelle et dans l’intérêt de l’entreprise, après validation de l’employeur » – sans dresser de liste précise de ces dépenses.

L’ANI de 2005, limité au télétravail régulier, était plus précis. Il prévoyait que l’employeur « fournisse, installe et entretienne les équipements nécessaires au télétravail » et prenne en charge « les coûts directement engendrés par ce travail, en particulier ceux liés aux communications ». Faute d’accord ou de charte, ils pourraient donc passer à l’as.

« Jusqu’à présent, dès lors qu’une entreprise n’était pas couverte par un accord, c’est l’ANI de 2005, un accord étendu à toutes les entreprises, qui s’appliquait, et l’employeur était tenu de prendre en charge les coûts liés au télétravail. Dorénavant, c’est le Code du travail qui s’applique, qui ne prévoit pas cette prise en charge, l’ANI de 2020 n’étant pas contraignant. De ce point de vue là, le nouvel accord est moins-disant par rapport au précédent », relève l’avocat Etienne Pujol, de BerryLaw.

Autre motif d’incertitude : comment faire davantage respecter le droit à la déconnexion, dont le principe est rappelé dans le nouvel ANI ? Depuis août 2016, les entreprises doivent faire en sorte que les salariés puissent échapper à l’emprise des outils numériques. Pour autant, l’absence d’accords et de chartes n’est pas sanctionnable. Résultat, en janvier dernier, seuls 1 163 accords avaient été signés sur la question. Sans aiguillon supplémentaire, les employeurs seront-ils enclins à aller plus loin ?

Des inégalités accentuées

Quantité d’études réalisées durant le confinement ont pourtant souligné la nécessité d’une meilleure régulation. Les chercheurs font certes une différence entre le télétravail subi et soudain, et sa pratique acceptée et anticipée. Mais ils constatent que la période du confinement a exacerbé les inégalités.

D’abord entre les cols blancs et les cols bleus. Selon une note du Trésor de 25 % à 44 % des salariés ont télétravaillé pendant le confinement, contre 3 % de télétravailleurs réguliers auparavant. Mais, parmi eux, 61 % sont des cadres, selon les chiffres de l’Insee et de la Dares, alors qu’ils ne représentent que 17 % des salariés.

La crise sanitaire a démontré que certaines tâches, jusque-là jugées incompatibles avec le télétravail, ont pu être effectuées à distance. La tendance pourrait donc évoluer mais, hors pandémie, cette possibilité reste réservée à quelques élus.

« Les projets de télétravail sont sans doute encore perçus comme des modalités permises au cas par cas dans une logique d’avantage social (parentalité, aidants familiaux, handicap), ou parce qu’intrinsèques à l’activité de travail (pour certains cadres) et moins comme une souplesse organisationnelle ouverte à toutes et tous. Or, s’il existe une inégalité d’accès à cette modalité organisationnelle, celle-ci pourrait être préjudiciable en termes d’organisation des collectifs et renforcer les inégalités professionnelles », pointe l’Agence nationale de l’amélioration des conditions de travail (Anact) dans La Semaine sociale Lamy.

Hors Education nationale, seul un quart des agents publics disposent du matériel nécessaire pour pouvoir travailler à distance à 100 %

Cette différence de traitement se retrouve de manière exacerbée dans la fonction publique, les managers y restant foncièrement méfiants à l’égard du télétravail, rappelle un document de synthèse de l’Institut national du travail de l’emploi et de la formation professionnelle (INTEFP).

Lors de la première vague, l’Etat a même supprimé cinq jours de congé aux agents en télétravail. Geste malvenu et peu apprécié des agents : c’était faire comme s’ils avaient bénéficié de jours de vacances…

La crise a également révélé l’impréparation de l’administration au télétravail et un manque cruel d’équipement. Hors Education nationale, seul un quart des agents disposent du matériel nécessaire pour pouvoir travailler à distance à 100 %.

Il existe une autre fracture, de genre celle-ci. Selon l’Ined, pendant le confinement, un quart des femmes ont télétravaillé dans une pièce dédiée où elles ont pu s’isoler contre 41 % des hommes. Les femmes cadres ne sont pas mieux loties. Parmi elles, 29 % ont disposé d’une pièce spécifique contre 47 % des hommes cadres.

Enfin, si une majorité de salariés interrogés plébiscite le télétravail en termes d’autonomie, d’efficacité, d’équilibre vie personnelle et professionnelle, se déclarant prêts à travailler occasionnellement ou régulièrement – ce que confirment nombre d’études (Terranova, Anact, IPSOS/Malakoff Humanis…) –, la proportion de celles et ceux qui veulent résolument revenir sur le lieu de travail a pu concerner jusqu’à un tiers du panel interrogé. Ces malmenés du travail à distance se plaignent d’isolement, de mauvaises conditions de travail, voire d’une pression managériale excessive renforcée par les messageries et les logiciels espions… sans que le contrôle social du collectif de travail ne puisse s’exercer.

Le Conseil scientifique chargé d’éclairer l’exécutif s’est alarmé des risques psychosociaux (RPS) au travail. Préconisant des études au niveau national pour prévenir et accompagner la souffrance psychique, les treize experts estiment qu’elle devrait faire l’objet d’une vigilance de la part tant des employeurs que des pouvoirs publics.

Un impact incertain sur la productivité

Faut-il alors compter sur les gains de productivité réalisés grâce au télétravail pour que les employeurs se décident enfin à promouvoir cette pratique à grande échelle, mais surtout de manière soutenable pour les salariés ? Sur ce point, les chercheurs sont d’une extrême prudence. « L’hétérogénéité des résultats des études rend toute extrapolation hasardeuse », résume Pierre Pora dans un excellent billet de blog de l’Insee.

« La littérature économique n’est pas univoque sur l’impact du télétravail sur la productivité », confirment Cyprien Batut et Youri Tabet, auteurs de la note du Trésor déjà citée. Il varierait de 5 % à 30 %, voire serait nul selon certaines études. Ces dernières ne fournissent pas les mêmes résultats, en fonction du nombre de jours télétravaillés dans la semaine, selon que l’échantillon porte sur des salariés volontaires bien équipés qui y gagnent en qualité de vie, en temps économisé dans les transports… ou au contraire sur des salariés contraints de télétravailler dans l’urgence.

Une enquête réalisée auprès de salariés japonais d’un centre de recherche pendant le confinement a estimé leur perte de productivité à 63 %. Il n’est guère besoin de réflexions très poussées pour imaginer que travailler entouré d’enfants en bas âge, dans un logement exigu ou coupé du collectif n’est pas un gage de productivité.

Le télétravail est ainsi traversé par des vents contraires. Exercé dans des conditions optimales, il aurait plutôt tendance à stimuler la productivité. Mais trop d’isolement serait en revanche contre-productif. Des travaux plus anciens ont montré que les salariés les plus productifs et les plus créatifs étaient ceux qui interagissaient le plus avec leurs collègues à la machine à café ou dans les couloirs. Ce qui plaide, encore une fois, pour écouter avec prudence les oracles prédisant l’avènement prochain d’un télétravail généralisé.

Les salariés à distance travaillent entre 1 heure 30 et 2 heures de plus par semaine que ceux en présentiel. Des heures sup non rémunérées par l’employeur

Certes, certaines entreprises vont être tentées de jouer sur l’optimisation des coûts salariaux. Une forme de modération salariale qui existe déjà, si l’on en croit les travaux des chercheurs Kira Rupietta et Michael Beckmann de l’université de Bâle : les salariés à distance travaillent entre 1 heure 30 et 2 heures de plus par semaine que ceux en présentiel. Autant d’heures sup non rémunérées par l’employeur.

A Paris, les entreprises pourraient succomber à l’envie de recruter des salariés loin de la métropole, afin de ne pas avoir à leur offrir des salaires parisiens, généralement plus élevés en raison du coût de la vie dans la capitale. D’autres, dans une sorte de mondialisation renouvelée, pourraient de l’étranger embaucher des profils qualifiés qui travailleraient depuis leur domicile français sans s’acquitter des cotisations sociales…

Enfin, le télétravail pourrait venir nourrir l’argumentaire des thuriféraires du micro-entrepreneuriat, en transformant les salariés en prestataires indépendants postés un peu partout sur le territoire. De quoi signer définitivement la mort du contrat du travail, que l’on dit moribond depuis le début du siècle…

On n’en est pas là. Car ces raisonnements oublient les avantages du travail en collectif, dont les employeurs ont aussi vite mesuré l’enjeu lors de ce confinement. La vitesse du retour à la normale après le 1er déconfinement (le nombre de télétravailleurs n’était plus que 10 % en juillet, entre les deux vagues !), écorne là encore l’utopie télétravailleuse. La verticalité du management français, rétif au travail à distance, joue beaucoup, mais la nécessité de travailler ensemble pour être plus performants et ne plus souffrir de l’isolement pèse aussi dans la balance.

Une révolution de bureau

Si révolution il y a, ce sera sans doute davantage du côté de l’immobilier de bureaux que des grandes transhumances sur le territoire. La tendance, déjà entamée par les adeptes du flex office, du coworking ou des tiers-lieux, devrait se poursuivre. Les employeurs ont bien compris qu’un télétravail partiel, de quelques jours par semaine, pourrait déjà leur permettre de réduire leurs coûts immobiliers.

Une étude de l’Ademe, portant certes sur un échantillon réduit de dirigeants, relève ainsi que « plus des deux tiers des organisations interrogées ont donné des directives pour rationaliser les surfaces », 12 % d’entre elles envisageant même de supprimer des sites. D’après d’autres travaux menés dans des centres d’appels téléphoniques en Chine, cités dans la note du Trésor, les « deux tiers des économies concerneraient les coûts immobiliers et énergétiques ». Quant aux chercheurs de la Banque de France, ils estiment que, pour certaines entreprises, alléger ces coûts immobiliers permettrait de lever un frein au recrutement de nouveaux salariés.

Une étude de l’Ademe relève que plus des deux tiers des organisations interrogées ont donné des directives pour rationaliser les surfaces de bureaux

Ce n’est pas pour autant que l’on verra demain les villages du Perche ou du Cantal se peupler massivement de cadres high-tech. Un tel mouvement, de faible ampleur, existe déjà et pourrait gagner légèrement en intensité une fois les périodes de confinement derrière nous. Mais il ne faut oublier que les périodes de crise ont tendance à ralentir ces mobilités, la recherche d’emploi restant plus facile dans les métropoles.

C’est par ailleurs à Paris qu’on télétravaille le plus, avec 10 % des salariés concernés, contre 4 % dans le centre des autres grandes villes. Télétravailler depuis les coins les plus reculés exige d’être bien équipé. Au premier trimestre, il y avait encore 13 % du territoire qui n’avait pas encore accès… à la 4G.

Bien malin celle ou celui qui pourra prédire l’ampleur de la révolution. Seule certitude, elle devrait encore prendre un peu de temps.

https://www.alternatives-economiques.fr//revolution-teletravail-aura-t-lieu/00094755?utm_source=emailing

 

 

Atlas 2020 des Objectifs de développement durable : des visualisations de données originales pour mieux comprendre les enjeux

La Banque mondiale a publié  l’Atlas 2020 des Objectifs de développement durable (ODD) (a). Cette nouvelle publication en ligne propose une mise en récit interactive et des représentations graphiques innovantes pour vous accompagner dans l’exploration des enjeux des ODD.

Cerner les grandes tendances

Les ODD visent à se doter d’un cadre pour agir collectivement sur les plus grands défis mondiaux : l’élimination de la pauvreté et de la faim, la généralisation de l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes ou encore la lutte contre le changement climatique. Cet atlas a été conçu pour faire mieux comprendre les principaux indicateurs et les grandes tendances des ODD, ce qui constitue une étape fondamentale pour mesurer les progrès et orienter les interventions. L’édition 2020 apporte un éclairage novateur et original sur chacun des 17 ODD.

Le fruit d’un travail collaboratif

L’Atlas repose sur les contributions et les compétences apportées par les experts sectoriels, spécialistes des données et statisticiens de la Banque mondiale, conjugués au savoir-faire d’une brillante équipe de graphistes spécialisés dans la visualisation des données. Cette initiative n’aurait pas pu voir le jour sans la coopération continue entre la Banque et les pays partenaires et organismes des Nations Unis en vue d’assurer le suivi des ODD et d’améliorer la mesure des progrès accomplis.

Des supports visuels innovants pour de nouvelles mises en récit

La dernière édition de l’Atlas a recours à une mise en récit pour éclairer un certain nombre de cibles pour chaque objectif et illustrer les progrès vers la réalisation des ODD. Elle donne également des clés conceptuelles pour mieux comprendre comment sont mesurées ces avancées. Par ailleurs, lorsque des données actualisées sont déjà disponibles, elle rend compte des premiers effets de la pandémie de COVID-19 sur les indicateurs traités.

L’Atlas 2020 vous invite à parcourir les ODD à travers une expérience interactive. Par exemple, le chapitre consacré à l’ODD10 s’efforce d’expliquer un concept complexe, à savoir les inégalités de revenu, en s’appuyant sur des graphiques dynamiques et des mises en récit illustrant la situation de différents pays.

https://blogs.worldbank.org/fr/opendata/atlas-2020-des-objectifs-de-developpement-durable-des-visualisations-de-donnees-originales?cid=ecr_tt_worldbank_fr_ext?cid=SHR_BlogSiteShare_FR_EXT#