#VULNÉRABILITÉ ET #PRÉCARITÉ DANS LES CHAÎNES DE VALEUR MONDIALES

Les mesures de confinement ont eu, en l’espace de quelques semaines, un impact direct sur l’activité économique. En Chine, les investissements, exportations et importations ont chuté de 24,5%, 15,9% et 2,4% respectivement. Aux États-Unis, plus de 3 millions de personnes se sont déclarées au chômage entre le 19 et le 25 mars 2020, et ces chiffres ont continué d’exploser, avec près de 7 millions de personnes pointant au chômage entre le 26 mars et le 1er avril. En Europe, des millions de personnes sont au chômage partiel, et des centaines de milliers se sont déclarées sans emploi. En Afrique, une fuite massive des capitaux est en cours, et l’effondrement des cours des matières premières fragilise non seulement les budgets publics, mais aussi des millions de paysans et petites entreprises dont les sources de revenus sont menacées. En Asie, la rupture des chaînes d’approvisionnement et les mesures de confinement ont mis à l’arrêt des dizaines de milliers d’usines, jetant des millions de familles dans la précarité.

Le 18 mars 2020, l’Organisation internationale du travail a estimé entre 5 et 25 millions le nombre de personnes qui pourraient perdre leur emploi ; entre 9 et 35 millions le nombre de personnes qui devraient rejoindre la catégorie de travailleurs pauvres. Face à des dynamiques de marché imprévisibles, ces estimations ont évolué à une vitesse fulgurante. Le 7 avril 2020, l’Organisation international du travail a évoqué « une crise d’une ampleur et d’une gravité inédite », avec plus d’un milliard de travailleur.euse.s risquant de perdre leur emploi et/ou de subir des pertes sèches de salaire dans les prochaines semaines…

https://ccfd-terresolidaire.org/IMG/pdf/covid19_devoirdevigilance.pdf

LE DEVOIR DE VIGILANCE COMME BOUSSOLE

Plus que jamais, la nécessité du respect du devoir de vigilance des entreprises et des acteurs publics prend toute sa pertinence dans cette crise sans précédent :

z La loi sur le devoir de vigilance doit servir de boussole pour les politiques publiques et les pratiques industrielles et commerciales des entreprises.

z Le respect des droits humains et la protection de l’environnement doivent primer sur les droits accordés aux investisseurs.

z Les projets de relance des prochains mois ne doivent pas sacrifier les droits humains et l’environnement sur l’autel de la croissance.

z Cette relance doit mettre en œuvre une refonte de notre système économique sur des bases démocratiques. La crise du COVID-19 témoigne de la nécessité d’inventer de nouvelles politiques publiques, industrielles et commerciales, afin de créer des sociétés plus résilientes aux chocs sanitaires, économiques, politiques, climatiques à venir (souveraineté alimentaire, transition énergétique, protection sociale et services publics).

z Nombre d’entreprises ont endossé leur responsabilité pour répondre à l’urgence sanitaire en Europe, aux USA. Cette reconnaissance d’une responsabilité politique des entreprises vis-à-vis du bien commun, au-delà des dynamiques marchandes, doit s’étendre dans un cadre de solidarité internationale, pour répondre à cette crise sanitaire, mais aussi à la montée des inégalités, à la destruction des services publics, au dérèglement climatique, à la perte de biodiversité.