Une législation environnementale plus rigoureuse ne nuit pas à la compétitivité à l’exportation,constate l’OCDE dans une étude

Les pays qui mettent en œuvre des mesures environnementales rigoureuses ne voient pas leur compétitivité à l’exportation se dégrader par rapport à ceux qui appliquent des politiques plus timides – c’est ce qui ressort d’un nouveau rapport dans lequel l’OCDE examine les échanges de produits manufacturés entre les économies avancées et émergentes.
Il en ressort que les économies émergentes dotées d’un puissant secteur manufacturier, comme la Chine, pourraient durcir leur législation environnementale sans entamer leur part de marché globale à l’exportation. Que ce soit dans les BRIICS ou en Europe et en Amérique du Nord, les industries polluantes et énergivores comme la chimie, les matières plastiques et la sidérurgie seraient légèrement pénalisées en cas de tour de vis réglementaire, mais la croissance des exportations des secteurs moins polluants compenserait ce désavantage.
Le rapport Les politiques environnementales ont-elles une incidence sur les chaînes de valeur mondiales ? remet en question l’idée reçue selon laquelle les réglementations visant à faire reculer la pollution et la consommation d’énergie seraient préjudiciables aux entreprises en leur imposant de nouveaux coûts. L’hypothèse du « havre de pollution » veut que les entreprises manufacturières réagissent souvent au durcissement de la législation environnementale par la délocalisation d’une partie de leurs activités de production dans des pays moins exigeants.
Or, « les politiques environnementales ne sont tout simplement pas le déterminant principal des courants d’échanges internationaux », comme l’a expliqué Catherine L. Mann, la Chef économiste de l’OCDE, lors de la présentation de l’étude à la London School of Economics. « Nous n’avons pas trouvé d’éléments tangibles corroborant l’idée qu’un écart important entre les politiques environnementales de deux pays a des répercussions significatives sur leurs échanges globaux de biens manufacturés. Les gouvernements doivent cesser de considérer comme acquis que des réglementations strictes entameront leur part de marché à l’exportation et se concentrer au contraire sur les avantages qu’ils peuvent tirer de l’innovation ».

La politique de l’environnement n’a qu’un faible impact sur la croissance des échanges
http://www.oecd.org/fr/economie/une-legislation-environnementale-plus-rigoureuse-ne-nuit-pas-a-la-competitivite-a-l-exportation.htm

http://www.oecd.org/economy/greeneco/do-stricter-environmental-policies-hurt-export-competitiveness.htm