Impact(s), responsabilité et performance globale

Impact(s), responsabilité et performance globale

PlateformeRSE

[Nouvelle publication] La notion d’#impacts’ancre au cœur de la #RSE, sans remplacer la notion de #responsabilité. La Plateforme RSEpublie aujourd’hui son avis “Impact(s), responsabilité et performance globale”, à retrouver sur le site de France Strategie!

La notion d’impact a d’abord été mobilisée dans le cadre des politiques publiques, afin de mesurer l’efficacité des programmes et de servir d’outil d’aide à la décision et à la bonne affectation des deniers publics. Elle a également été utilisée par les acteurs de l’ESS, qui avaient besoin de faire valoir l’impact social positif de leur activité afin d’attirer investisseurs et subventions. Progressivement, les acteurs du monde financier et économique se sont saisis de cette notion.

Je suis heureuse d’avoir participé  à ce groupe de travail, au nom du collège « #sociétécivile» qui vous alerte sur l’utilisation des mots notamment «#impact» et des #allégationstrompeuses. Sur la réalité de l’#évaluation, et la définition des #indicateursnon pas pour se faire plaisir mais pour faire progresser la #mesure.

Chaque entreprise, organisation doit  prendre  ses #responsabilités#sociales#environnementaleset #économiquesPlateforme RSE

Petits DébrouillardsGhislaine HiersoFrançois Deroo

Pierre VictoriaNils PedersenFrançois Moreau

https://www.strategie.gouv.fr/publications/impacts-responsabilite-performance-globale

Une « transition » écologique, sociale et économique nécessaire, un chemin difficile mais impératif 

Une « transition » écologique, sociale et économique nécessaire, un chemin difficile mais impératif
Considérer que le dérèglement climatique est la seule urgence environnementale, de portée véritablement globale est une erreur. Cette confusion est malheureusement souvent relayée.
L’urgence climatique est évidente et pas secondaire. Elle se manifeste au quotidien , même si cela peut être observé de manière différenciée et différée dans le temps et selon les zones géographiques. Mais l’urgence environnementale ne se réduit pas à l’urgence climatique.Le vivant disparaît actuellement sur notre planète. Les premières causes d’effondrement de la biodiversité sur terre restent la destruction des habitats, les pollutions généralisées des écosystèmes et les destructions directes des espèces. Naturellement, ces différents facteurs interagissent et il en résulte une aggravation et une accélération des perturbations environnementales.
Mais c’est bien le vivant qui est l’indicateur le plus intégrateur de toutes les atteintes environnementales faites à notre planète.La modification des écosystèmes, sècheresse, inondations, tempêtes, problèmes sanitaires , d’approvisionnement en alimentation et en eau est très perceptible. Les conséquences des changements climatiques se font d’ores et déjà ressentir et pourraient s’accentuer si les États persistent à ne pas prendre de réelle décision contraignante.Les activités économiques et industrielles produisent un impact de plus en plus prégnant sur l’environnement et sur les équilibres sociaux.
Malgré plusieurs crises écologiques, crises économiques et crises sociétales survenues dans le monde, la situation environnementale s’aggrave et depuis près de 50 ans , les inégalités augmentent dans presque tous les pays du monde.Au fur et à mesure de l’avancée des connaissances scientifiques sur des enjeux comme le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité ou la quantité de plastique présente dans les océans, il faut se rendre à l’évidence de la nécessité à trouver un modèle économique plus juste, susceptible de permettre d’assurer nos besoins sans détruire notre écosystème.Il faut souligner que les premiers rapports stipulant cette nécessité datent des années 1970 par le rapport du Club de Rome (1972) et le rapport Brundtland (1987) : “Notre avenir à tous”. Même si certains philosophes tel que Henri David Thoreau et Hans Jonas ont très tôt mis en avant les problèmes que pose la civilisation technicisée

En 1972, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm des personnalités, politiques et scientifiques, inquiètes de dysfonctionnements qu’elles observent attirent l’attention des gouvernements sur la nécessité d’intégrer équité sociale et prudence écologique dans les modèles de développement économique.

Onze ans après le Sommet de la Terre de Stockholm, le contexte international est de plus en plus agité à propos des questions de justice sociale et d’environnement sans beaucoup évoluer. Et pourtant, on se rend compte que nous vivons dans un monde aux ressources finies, et que notre mode de développement doit donc être revu. L’idée est de trouver un moyen de concilier le développement économique et des marchés avec la préoccupation écologique et sociale.

De nombreux pays sont aujourd’hui en train de prendre conscience que s’ils veulent exister et se développer sur le long terme, ils doivent préserver leurs espaces naturels, leurs ressources, mais également fonder une société plus juste et plus égalitaire. Le développement durable pénètre aussi les entreprises dans leur politique de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE).

Le DD recouvre en effet les dimensions économique, sociale et environnementale et la gouvernance du monde. Le développement durable est la responsabilité partagée des parties (Pays/ États) et de toutes les parties prenantes. Il s’agit d’un objectif commun que doivent viser les citoyens, les organisations et les entreprises dans leur vie et leurs activités quotidiennes.

Il est en effet essentiel d’économiser les ressources naturelles, de s’assurer que les exigences de réduction de consommation tiennent compte du développement du pays et de s’assurer d’un accès équitable pour tous aux ressources.Nous devons tous être plus efficaces, et plus efficients. Le XXe siècle, surtout en occident, a été le siècle du gaspillage, il faut que le XXIe siècle soit le siècle de la sobriété.

Pour ce faire, nous avons un agenda international, COP Climat, COP Biodiversité et COP Désertification, les rapports du GIEC et de la plateforme IPBES, et l’agenda ODD/2030. Même si après plus de 50 ans de mise en exergue de ces préoccupations, les résultats sont loin d’être probants.

Ainsi, les dernières  Cop Climat (Glasgow et Charm el-Cheikh)
au-delà des textes de décision, et donc des négociations formelles, la COP a donné lieu à un tourbillon d’annonces. Jour après jour, les promesses se sont succédé, notamment sur quatre priorités : le charbon, les voitures, la finance et les arbres. Parmi les plus marquantes, deux alliances, comptant chacune une centaine d’Etats, ont décidé de mettre un terme à la déforestation d’ici à 2030, et de réduire les émissions mondiales de méthane, un puissant gaz à effet de serre, de 30 % entre 2020 et 2030.

Surtout, jamais une conférence climat ne s’était attaquée aussi frontalement aux énergies fossiles. D’abord, le charbon, une vingtaine de nouveaux pays promettant d’en sortir dans les années 2030 et 2040. Mais aussi le pétrole et le gaz, une étape encore rarement franchie ; une trentaine d’Etats ont annoncé mettre un terme à leurs financements publics dans les projets de combustibles fossiles à l’international fin 2022, s’ils ne sont pas adossés à de la capture du carbone.

Mais la possibilité d’aménagements pour «circonstances nationales particulières» nous interroge sur la réalité de l’ambition des pays à limiter la hausse des températures.

Malgré toutes ces décisions et actions multilatérales, malgré les alertes répétées de leaders politiques, la situation n’évolue pas assez vite ; les rapports produits par les experts et les scientifiques de tous bords (climat, biodiversité, air, océan, banquise, agriculture, faune, …) cf les dernières Cop 2022 désertification (Côte d’Ivoire) et Cop biodiversité (Kumming/Montréal) ne font que confirmer que la tendance est toujours haussière, faisant craindre une catastrophe humanitaire mondiale par la transformation des conditions de notre habitat : changement climatique, raréfaction des ressources en eaux, diminution des ressources naturelles (forêts, énergies fossiles,…), disparition d’espèces animales et végétales, migration massive, famine, …

Certains pensent qu’il est déjà trop tard,

D’autres prônent le rassemblement autour de valeurs solidaires pour transformer nos écosystèmes sociaux et industriels.

La durabilité doit être ancrée dans la société toute entière, en tant que principe qui guide les citoyennes et les citoyens, les entreprises et les acteurs de la société civile dans les nombreux choix qu’ils effectuent chaque jour.

Ghislaine Hierso

 

 

Références bibliographiques :

 https://confrontations.org

Pour une prospérité équitable dans la sobriété

Depuis des années je  prône par mes actions la #Prospérité #Equitable dans la #Sobriété

Spécialiste des questions #sociales et #environnementales, je travaille à relever les défis du 21ème siècledont j’ai pris conscience par ma double formation d’économiste et de géographe, dans  mes fonctions en entreprise et mon engagement associatif.

Je mène de front le combat environnemental et social, convaincue que les inégalités environnementales sont souvent le corollaire des inégalités sociales.

La #sobriété doit être mise en œuvre dans tous les secteurs mais pas seulement énergétiques, les chaînes de valeur doivent être transformées mais attention cette #sobriété doit être corrélée avec une #prospérité – et oui certains certaines ont besoin de prospérité – #équitable par une juste répartition

Notre réaction dans un premier temps peut être l’accablement suite à tant de rendez-vous manqués.

Les opportunités oubliées renvoient à des décennies d’inaction. En effet, le « rapport #Meadows » a 50 ans.

Mais considérer le #dérèglementclimatique comme la seule urgence #environnementale de portée véritablement globale, est une erreur. L’urgence climatique, bien sûr, est évidente et pas secondaire. Elle se manifeste malheureusement au quotidien, même si elle peut être observée de manière différenciée  et différée dans le temps et selon  les zones géographiques.  Mais l’urgence environnementale  ne se réduit pas à l’urgence climatique

Une chose est sûre : la #durabilité doit être ancrée  dans  la  société  toute  entière,  en  tant  que  principe  qui  guide  les  citoyennes  et  les  citoyens,  les  entreprises  et  les  acteurs  de  la  société civile dans les nombreux choix qu’ils effectuent chaque jour.

https://confrontations.org/sarahdelhaie/une-chose-est-sure-la-durabilite-doit-etre-ancree-dans-la-societe-toute-entiere/

https://confrontations.org/sarahdelhaie/vulnerabilite-soutenabilite-et-gestion-des-risques-pour-une-economie-durable/

https://confrontations.org/sarahdelhaie/leconomie-circulaire-reussir-une-transition-systematique-vers-une-societe-durable/

http://sagesetresponsables.eu

#ConfrontationsEurope

#lesPetitsDébrouillards

#PacteduPouvoirdeVivre

#Planethon365 #chaquejourcompte

Et écoutez les postcasts des Taties flingueuses https://podcast.ausha.co/taties-flingueuses/les-taties-flingueuses-l-eau-cette-molecule-magique-et-si-precieuse-episode-14

Les Taties font le point avec, comme à chaque épisode, humour, chiffres surprenants et quelques revélations ! 

Vulnérabilité, soutenabilité et gestion des risques pour une économie durable

Notre réaction dans un premier temps peut être l’accablement suite à tant de rendez-vous manqués. Les opportunités oubliées renvoient à des décennies d’inaction. En effet, le « rapport #Meadows» a 50 ans. Sa réédition, publiée le 3 mars, reste critique : notre monde basé sur la seule croissance court à sa perte. L’#effondrementest une réalité, précise Dennis Meadows, coauteur du texte. Pour lui « vivre avec moins » est primordial.

Pourtant, les idées du rapport de 1972, « Les limites à la #croissance», plus connu sous le nom de « Rapport Meadows », ou « Rapport du Club de Rome » n’ont pas été reprises, ou très peu, par les responsables politiques à l’échelle mondiale. Elles démontraient pour la première fois que l’économie ne pouvait continuer à croître indéfiniment dans un #mondefini.

En 1972, ce rapport prévenait pourtant les gouvernements qu’ils devaient s’organiser pour éviter un déclin non contrôlé du bien-être humain. Sa réédition de 1992 montrait que l’humanité avait déjà dépassé les limites de la planète. Trente ans plus tard, est-il trop tard ?

https://confrontations.org/sarahdelhaie/vulnerabilite-soutenabilite-et-gestion-des-risques-pour-une-economie-durable

L’économie circulaire : réussir une transition systématique vers une société durable

Alors que la première année de la décennie d’action s’achève, la communauté internationale maintient fermement le cap sur les objectifs du Programme de #développementdurableà l’horizon 2030, tout en continuant à affronter les sérieuses difficultés apportées par la pandémie de Covid-19. En favorisant la création d’#emplois, l’#innovationet la mise au point de nouvelles techniques de production plus écologiques, un développement #industrielinclusif et durable peut ainsi contribuer directement et indirectement à la réalisation d’actions #socioéconomiqueset #environnementalesassociées aux objectifs de développement durable (#ODD).

https://confrontations.org/sarahdelhaie/leconomie-circulaire-reussir-une-transition-systematique-vers-une-societe-durable/

Une chose est sûre : la durabilité doit être ancrée dans la société toute entière

 

Considérer le dérèglement climatique comme la seule urgence environnementale de portée véritablement globale, est une erreur. L’urgence climatique, bien sûr, est évidente et pas secondaire. Elle se manifeste malheureusement au quotidien, même si elle peut être observée de manière différenciée  et différée dans le temps et selon  les zones géographiques.  Mais l’urgence environnementale  ne se réduit pas à l’urgence climatique.

En effet, les bouleversements fondamentaux à l’oeuvre en matière de biodiversité doivent nous interpeller tout autant. Le vivant disparaît actuellement à un rythme inconnu jusqu’ici  sur  notre  planète.  Les  premières  causes d’effondrement de la biodiversité restent la destruction des habitats, les pollutions  généralisées  des  écosystèmes  et  les  destructions directes des espèces. Naturelle-ment, ces différents facteurs interagissent et il en résulte une aggravation et une accélération des perturbations environnementales. Mais c’est bien le vivant qui est l’indicateur le plus intégrateur de toutes les atteintes environne-mentales faites à notre planète.

La  modification  des  écosystèmes,  les  sècheresses,  inondations,  tempêtes,  problèmes sanitaires, les enjeux d’approvisionne-ment  en  alimentation  et  en  eau  sont  très  perceptibles. Les conséquences des changements  climatiques  se  font  d’ores  et  déjà  ressentir  et  pourraient  s’accentuer  si  les  États  persistent à ne pas prendre de réelles décisions contraignantes.

Les activités économiques et industrielles produisent un impact de plus en plus prégnant sur l’environnement et sur les équilibres sociaux. Malgré  plusieurs  crises  écologiques,  économiques et sociétales survenues dans le monde, la  situation  environnementale  s’aggrave  et,  depuis près de 50 ans, les inégalités augmentent dans presque tous les pays du monde.

Au fur et à mesure de l’avancée des con-naissances scientifiques sur des enjeux comme le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité ou la quantité de plastique pré-sente dans les océans, il faut se rendre à l’évidence  de  la  nécessité  à  trouver  un  modèle  économique plus juste, susceptible de per-mettre d’assurer nos besoins sans détruire notre écosystème.

Il faut souligner que les premiers rapports formulant  cette  nécessité  datent  des  années  1970, notamment avec la publication du rap-port du Club de Rome (1972) et du rapport Brundtland (1987) , “Notre avenir à tous”, même si certains philosophes, comme Henri David Thoreau et Hans Jonas, ont très tôt mis en avant les problèmes que pose la civilisation technicisée…..

https://confrontations.org/category/europe-durable-energie/page/2/

la revue 133 de ConfrontationsEurope

Cf dans la revue 133 de ConfrontationsEurope qui sera publiée le 2/02/2022 :

  • un article que j’ai rédigé sur la Transition environnementale; une chose est sûre : la durabilité doit être ancrée dans la société toute entière.
  • Et un article « Pour un pacte vert solidaire» de Sarah Coupechoux et Hélène Denise de la Fondation Abbé Pierre

Et plusieurs articles sur l’Europe et la Santé , la transition Envtale et énergétique etc..

https://confrontations.org/la-revue/

Les Taties Flingueuses : l’eau, cette molécule magique et si précieuse

Cf le podcast des #tatiesflingueuses

dédié à la question de l’eau.

Combien faut-il de litres d’eau pour produire un demi de bière ? Vous ne vous êtes peut-être jamais la question, pourtant la réponse est étonnante, voir inquiétante quand on connaît la rareté de l’eau sur le globe. Les Taties font le point et un petit tour de la question dans cet épisode passionnant : cycle de l’eau, pollution des cours d’eau, gaspillage, imperméabilisation des sols, surconsommation… avec des constats détaillés mais aussi des solutions à explorer. 

https://podcast.ausha.co/taties-flingueuses/les-taties-flingueuses-l-eau-cette-molecule-magique-et-si-precieuse-episode-14

Pesticides et santé : les conclusions inquiétantes de l’expertise collective de l’Inserm

Cancers, troubles cognitifs, maladies neurodégénératives, endométriose… Les experts mandatés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ont dressé le tableau le plus exhaustif à ce jour des effets de l’exposition à ces produits.

Par Stéphane Foucart

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Les preuves des liens entre l’exposition aux pesticides et la survenue de nombreuses maladies ne cessent de se renforcer. C’est la conclusion saillante de l’expertise collective pilotée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dont les principaux résultats ont été présentés, mercredi 30 juin, au cours d’un colloque de restitution qui a réuni plus de 800 personnes, selon Gilles Bloch, le directeur général de l’Inserm.

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Cancers, lymphomes, troubles anxiodépressifs, érosion des capacités cognitives et maladies neurodégénératives, troubles du développement de l’enfant, pathologies respiratoires, perturbations hormonales : pendant plus de deux ans, une quinzaine de scientifiques de plusieurs disciplines ont examiné la littérature scientifique internationale afin d’objectiver les liens entre différents types de maladies et l’exposition aux pesticides, pour une variété de populations (agriculteurs et travailleurs agricoles, employés de l’industrie, riverains des parcelles traitées, etc.).

C’est la seconde fois que les experts mandatés par l’Inserm se confrontent à l’exercice. La dernière expertise collective sur le sujet — et première du genre — remonte à 2013. Elle a notamment participé, a expliqué en substance M. Bloch, à la reconnaissance de deux maladies professionnelles des agriculteurs travaillant au contact des pesticides : les lymphomes non hodgkiniens (LNH, des cancers du système lymphatique) et la maladie de Parkinson.

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Sans surprise, l’accumulation de nouvelles connaissances confirme, huit ans plus tard, la présomption « forte » d’un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et ces deux maladies. De même que, avec le myélome multiple, le cancer de la prostate, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et la bronchite chronique, ou encore des troubles cognitifs (mémoire, attention, raisonnement, etc.). L’expertise ajoute qu’une présomption « moyenne » d’un lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides a été identifiée « pour la maladie d’Alzheimer, les troubles anxiodépressifs, certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), l’asthme et les sifflements respiratoires, et les pathologies thyroïdiennes ».

Un lien entre exposition prénatale et tumeurs cérébrales

Les enfants des personnes les plus exposées sont aussi potentiellement concernés. « L’exposition domestique pendant la grossesse est associée à une augmentation d’environ 50 % du risque de leucémies de l’enfant, a expliqué l’épidémiologiste Stéphanie Goujon (Inserm, université Paris-Descartes), coautrice de l’expertise. Et le risque de leucémie aiguë myéloïde est environ triplé pour les enfants dont les mères ont été les plus exposées professionnellement. » Un lien fort entre exposition prénatale et tumeurs cérébrales de l’enfant a également été relevé.

Si les professionnels sont à l’évidence en première ligne, les riverains des exploitations peuvent aussi être concernés par des excès de risque, pour certaines maladies. « Les populations riveraines des zones agricoles peuvent être concernées par la dérive des produits épandus sur les cultures, écrivent les experts. En effet, des études suggèrent une influence de la proximité avec les zones agricoles sur la contamination par les pesticides du lieu de vie, variable selon les substances, leur mode d’application et la manière d’estimer l’exposition. »

Les experts écrivent ainsi que plusieurs études « suggèrent un lien entre l’exposition des riverains des terres agricoles et la maladie de Parkinson, et également entre la proximité résidentielle à des zones d’épandages de pesticides (dans un rayon inférieur à 1,5 km) et le comportement évocateur des troubles du spectre autistique chez l’enfant ». Toutefois, le niveau de preuve demeure ici « faible », selon l’expertise collective. De tels effets sur le développement neuropsychologique de l’enfant à naître sont toutefois mis en évidence avec un niveau de preuve fort à mesure que les taux de certaines substances insecticides (organophosphorés, pyréthrinoïdes) augmentent chez la mère pendant sa grossesse.

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Une préoccupation grandissante du public

Fait nouveau comparé au rapport de 2013, les experts se sont penchés sur une maladie très fréquente, qui touche 5 % à 10 % des femmes : l’endométriose. Les études épidémiologiques sont encore peu solides, mais les experts ont avancé des mécanismes biologiques susceptibles de lier un grand nombre de pesticides à une augmentation du risque de développer cette maladie douloureuse et parfois invalidante. « En particulier, il est possible que des perturbations du système immunitaire induites par certaines molécules soient liées à cette maladie, selon le toxicologue Xavier Coumoul (Inserm, université Paris-Descartes), coauteur de l’expertise. C’est une hypothèse de travail très importante. »

De nombreuses substances étudiées par les experts sont aujourd’hui proscrites. Mais plusieurs d’entre elles persistent dans l’environnement, la population y étant ainsi toujours exposée. Par exemple, l’expertise rappelle qu’en 2017 des pesticides étaient retrouvés dans 80 % des masses d’eau souterraines, « un quart d’entre elles dépassant le seuil réglementaire ». Parmi les 300 substances détectées, ajoutent les experts, « 40 % sont des substances actuellement interdites ».

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Dans son discours de clôture du colloque, l’épidémiologiste Rémy Slama, directeur de l’institut de santé publique à l’Inserm, a rappelé la préoccupation grandissante du public sur le sujet. « Cette préoccupation est justifiée par le niveau d’exposition général et généralisé qu’on constate et que cette expertise nous rappelle », a-t-il déclaré. « Quand on fait des études de biosurveillance, c’est chez presque 100 % des individus qu’on va retrouver l’une ou l’autre des familles de pesticides, que ce soit chez les femmes enceintes, les nouveau-nés ou le reste de la population », a précisé M. Slama.

Dans l’attente du rapport complet

Pour considérable qu’il soit, le travail conduit par les experts de l’Inserm n’épuise pas le sujet, tant s’en faut. Au cours du colloque, plusieurs scientifiques et membres de la société civile ont ainsi interrogé les experts sur les liens possibles entre certains troubles en augmentation – allergies, inflammation chronique des intestins, maladie cœliaque – et l’exposition aux pesticides. La présentation des résultats n’incluait pas de telles évaluations. De même, les effets de nombreuses familles chimiques sont explorés, mais certaines semblent quasi absentes du tableau, comme les néonicotinoïdes – les insecticides pourtant les plus utilisés au monde depuis trois décennies.

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On ne connaît toutefois pas encore toute la richesse du travail mené par les experts. L’Inserm a en effet refusé aux médias et aux scientifiques l’accès au rapport complet de l’expertise avant le colloque de restitution, seuls le résumé et une synthèse étant accessibles. Interrogé, l’institut précise qu’il ne donnera pas accès à la version électronique du rapport avant six mois, afin de ne pas obérer la commercialisation de la version imprimée, proposée par l’éditeur EDP Sciences pour la somme de 80 euros.

L’autorisation du Roundup 360 annulée

La Cour administrative d’appel de Lyon (Rhône) a confirmé, mardi 29 juin, l’annulation de l’autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un herbicide à base de glyphosate. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait fait appel du jugement du tribunal administratif de Lyon, le 15 janvier 2019. Saisi par le Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie génétique (Criigen), celui-ci avait annulé l’autorisation de mise sur le marché, délivrée en 2017 par l’agence à l’herbicide commercialisé par Bayer. Dans son arrêt, la cour s’appuie sur le principe de précaution, inscrit dans la Charte de l’environnement, annexée à la Constitution. « Cet arrêt est essentiel dans la mesure où, au-delà de ce Roundup, il met en cause l’appréciation faite par l’Anses du principe de précaution dans la délivrance des autorisations de mise sur le marché de produits à base de glyphosate », estime l’avocate Corinne Lepage, qui représentait le Criigen dans cette affaire.

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/01/pesticides-et-sante-les-conclusions-inquietantes-de-l-expertise-collective-de-l-inserm_6086451_3244.html#xtor=AL-32280270-%5Bdefault%5D-%5Bios%5D Pesticides et santé : les conclusions inquiétantes de l’expertise collective de l’Inserm

Dérèglement climatique : l’humanité à l’aube de retombées cataclysmiques, alerte un projet de rapport du GIEC

Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dont le contenu a été dévoilé, mercredi 23 juin, par l’Agence France-Presse.

Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer, assurent des centaines de scientifiques rattachés au GIEC, et devenir douloureusement palpables bien avant 2050.

« La vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, note le résumé technique de 137 pages. L’humanité ne le peut pas. »

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/23/dereglement-climatique-l-humanite-a-l-aube-de-retombees-cataclysmiques-alerte-le-giec_6085284_3244.html#xtor=AL-32280270-%5Bdefault%5D-%5Bios%5D